L'horizon

Artwork by Mariam Martinet. Copyright © 1992 all rights reserved

L’horizon morne se profile à mes yeux attristés

Mon père me donna ses yeux pour pallier aux miens.

Vêtu de sa dignité, il me guida au désert de la vie

Et me montra le chemin vers l’autre monde.

Ce chemin sans fin qui pallie à mon âme en peine

Se fait désert ou vaisseau selon les jours

Cette cécité que je n’ai pas voulu,

C’est par les yeux de mon père que je l’ai domptée

Homme bleu, maitre du désert,

Tu scrutes l’horizon sans peine

De ton regard d’aigle

Vision de la vie privée de sa vie,

Ta vie me menace si elle le fait,

Puisque tu fus comme toute chose à moi

Volé et ramené au firmament du spoliateur

Comme un soi souverain

Je te laisse ce roi vide de soi,

Pour ne garder de ce père qu’un long regard

Scrutant sans fin l’horizon de ma vie

Souveraine déchue, je porte dans ma traine

Le joyau des rois,

Le front cerclé de l’invisible couronne

Celle qui vous guide et vous maintient

Par la grâce de dieu le souverain suprême.