Enfance et réel

Artwork by Mariam Martinet. Copyright © 1993 all rights reserved

Réelle et étrange Ici et là,

Ce sont les enfants de la vie de ceux-là.

L’enfance a commencé plus tôt que prévu,

Et s’acheva aussitôt qu’elle commençât

Pour laisser place à un adulte au sommet de son art.

Ici et là, sont les enfants de cet art qui n’est pas le mien,

Doués d’une parole méchante,

Ils sillonnent le monde pour y faire œuvre de bien.

L’enfance ils l’ont laissé derrière eux,

Pour ne se souvenir que du rire moqueur

Dont on arrose celui qui, malheureux,

N’eut pas de chance à ce jeux là.

Le lever du jour

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Le lever du jour est celui-là que nous attendons tous,

Enfants, que nous tarde-t-il que pointe son nez l’astre solaire,

Pour sonner la cloche de la recréation du sommeil.

Se lever matinal est ce que tout enfant fait bien,

Pressé qu’il est de gouter chaque instant de la belle vie qui l’attend

Que deviendront nos rêves au fil des ans,

L’avenir nous le dira bien assez tôt.

En attendant, enfilons nos vêtements et allons jouer.

Balayage

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Le balayage de la cour

En pays tropical est tout un art.

Il faut savoir balayer

Sans lever la poussière et le sable,

Sinon tout le monde en sera couvert.

S’il suffisait de balayer pour cela,

Il n’y aurait pas d’art en la chose.

L’art du balayage consiste

A préparer le terrain

En l’assainissant

De quelques gouttes d’eau

Ici et là.

Le vers de terre

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Femme nue femme noire a dit Senghor,

Vêtue de ta couleur qui est peau,

Et j’en passe et des meilleures,

Le ponte nous enseigne l’antiracisme.

Lui qui est un féru de l’égalité des races,

D’une race à l’autre il se meut,

Tel un tribun jaugeant ses esclaves.

Laquelle acheter ?

Une esclave serait-elle bien esclave,

Si elle fut vêtue ?

Bête de cirque déclamant des vers,

Que n’aurions-nous dû,

Nous contenter de ceux de la terre,

Ils ont au moins l’avantage,

De ne point avoir de prétention

A nous enseigner

Ce qu’est le racisme.

Cet art qui est le mien

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Le monde est une ruine

Sur laquelle nous dansons

La danse sauvage et sans joie

Du matinal trop ému,

Pour pouvoir piper mot.

S’il est un art qui est le mien,

C’est celui de la danse sans fin.

Eternel est mon nom,

Et la danse du monde

Se joue à ma fin.